Live Review: Caribana Festival 2017

07. Juin 2017, Nyon
By Alexandre P.
Après une édition 2016 plutôt tranquille au niveau de la programmation, les grosses guitares sont de retour à Crans-près-Céligny pour la première soirée du Caribana Festival avec notamment Evanescence, Sum 41 et Hathors. Une très belle affiche qui est d’ailleurs la seule soirée à annoncer complet avant le début du festival.

Sum 41

Encore et toujours en tournée depuis la sortie de son dernier album en octobre 2016, Sum 41 est de retour en Suisse romande après son passage en début d’année à la salle Métropole de Lausanne. Comme ce dernier concert avait été lui aussi sold out rapidement, c’est dont une vraie séance de rattrapage, en plein air cette fois-ci qui nous est proposée par les programmateurs.

Malheureusement, suite à un monstrueux bouchon sur l’autoroute en fin d’après-midi, j’ai manqué la majeure partie du concert de Sum 41. Je suis au moins arrivé juste à temps pour assister au rappel, avec notamment une reprise bien punk de de l’hymne de Queen « We Will Rock You ». A l’évidence, le public est présent en masse devant la grande scène pour ce concert et il est difficile de s’en approcher. Certains plus chanceux ont le bonheur d’avoir été conviés sur la grande scène avec les musiciens qui se lâchent pour « Still Waiting » et surtout les toujours très attendus In Too Deep » et « Fat Lip » repris en chœurs tant par les jeunes fans que les nombreux vieux adolescents. A peine arrivé et on a déjà quinze ans à nouveau.

De retour en Europe depuis quelques jours après une tournée américaine et juste avant sa venue au Greenfield Festival, le show est à l’évidence bien rodé et les musiciens ont l’air de s’éclater sur scène. A tel point qu’ils assisteront encore plus tard au concert d’Evanescence depuis le côté.


Evanescence
Ce qui est bien avec le Caribana, c’est qu’il n’y a pas de temps mort. A peine un groupe termine sur une scène qu’un autre artiste est déjà prêt à enchaîner sur la seconde scène. On en a pour son argent, mais pas simple de se ravitailler correctement dans ces conditions, surtout quand on est déjà arrivé en retard sur le site. Cela dit, les stands de nourriture sont variés et on trouve toujours quelques minutes pour une petite raclette sur le pouce.

Alors que la nuit est désormais en train de s’installer et surtout que la température redescend rapidement, Evanescence investit la grande scène pour le dernier concert de la soirée sur celle-ci.

Dix ans après son passage dans ce même festival, Amy Lee et sa nouvelle équipe de musiciens sont donc de retour sur la scène principale. Sans véritable actualité, le groupe est en train d’enregistrer son nouvel album pour la fin de l’année et avec une poignée de shows en Amérique du Sud au compteur le mois précédent, difficile de savoir à quoi s’attendre ce soir. D’autant plus que ce soir c’est la première date de cette tournée estivale des festivals européens pour les américains.

Malheureusement, les photographes seront limités à une chanson chacun depuis la régie à la demande expresse du groupe à la dernière minute. Manifestement, quelqu’un n’est pas trop à l’aise avec son image.

Le show démarre directement avec un des singles du premier album, « Everybody’s Fool ». La batterie est terriblement mise en avant dans le mix, heureusement avec la voix, mais au détriment des guitares. Le groupe enchaîne directement avec « What You Want » du dernier album (qui date de 2011 quand même.) puis à nouveau un single extrait de Fallen, le fameux « Going Under », pour bien marquer les esprits et rappeler le statut d’Evanescence.

Le son corrigé, le set voguera ensuite entre les deux derniers albums du groupe, avec notamment « The Other Side », « Lithium », « My Heart Is Broken » et « Your Star ». Amy Lee prendra à quelques occasions la parole, notamment pour rappeler qu’Evanescence avait joué ici en 2007, mais la communication sera de manière générale assez limitée. Sur scène, en revanche, elle se donne beaucoup, parcourant des kilomètres du début à la fin du show. Avec une coupe de cheveux digne des punks de Mad Max, il y a notamment la nouvelle guitariste allemande Jennifer « Jen » Majura, qui s’en donne à cœur joie aussi avec ses pédales d’effet.

La soupe retombe un peu avec la suite, principalement parce que les chansons n’ont rien d’exceptionnel : « Made Of Stone », « Haunted » et « Weight Of The World ». Alors que l’on commençait à penser fort à une nouvelle raclette, Amy Lee annonce une chanson qui n’a encore jamais été jouée en live : « Say You Will » et l’on se demande bien pourquoi tant cette chanson sort du lot ce soir.

C’est à ce moment-là que vient directement la seconde surprise du set avec un intermède acoustique avec « My Immortal » puis « The Change ». Pas de piano (pourtant présent sur scène pour les chansons précédentes) donc pour « My Immortal » jouée, comme la suivante, dans une version unplugged sur tabourets. Plutôt sympa d’entendre ce tube joué de manière différente. A nouveau des frissons, mais là c’est sûr ce n’est pas à cause du froid.



Le rappel sera constitué d’abord de « Disappear », « Call Me When You Are Sober » puis de deux anciens morceaux : « Imaginary » et l’incontournable « Bring Me To Life ». Le groupe n’a rien fait de mieux depuis maintenant 14 ans et vu le potentiel des musiciens, on ne peut qu’être confiant pour le nouvel album (dont on aurait bien voulu entendre un petit quelque chose ce soir mais bon tant pis). Pour ceux qui veulent s’en rendre compte par eux-même ou revivre l’expérience Evanescence 2017, le groupe sera de retour en Suisse pour une seconde date au Z7 Summer Nights Open Air le 8 juillet !


Hathors
Les dernières notes de « Bring Me To Life » résonnent encore sur le site de Caribana que le trio des Hathors est déjà sur la scène du lac, prêt à lancer une dernière salve de rock dans les amplis pour la soirée. C’est en effet le concert de clôture de ce premier soir et l’honneur revient donc à un groupe suisse, de Winterthur pour être précis, de nous stimuler encore un peu avant le retour à la maison.

Le site du Caribana utilise les termes grunge, punk et metal pour présenter Hathors et force est de constater que l’on ne trouve pas mieux pour tenter de définir leur tourbillon sonique. Ils ne sont pourtant que trois sur scène. Qu’importe l’heure tardive, l’affluence modeste devant la seconde scène, les musiciens jouent avec une belle intensité et le souci d’emporter tout ce qu’ils peuvent sur leur passage.

Ceux qui ne les connaissent pas encore peuvent profiter de les voir en concert, en compagnie d’Helmet en plus, au Z7 dans quelques jours, avant une tournée en Allemagne en juillet.